L'ambassadrice du Gabon auprès de la France, Son excellence Liliane Massala, s'est rendue ce lundi dans la ville de Airaines en France à l'occasion de la commémoration du décès du Capitaine Charles N’TCHORERE, sur le champs de bataille lors des combats de la Somme.

Pour rappel, Charles N’TCHORERE est né le 15 novembre 1896 à Libreville, au Gabon. Mobilisé en 1916 dans le même contingent que les tirailleurs sénégalais, il devient militaire réserviste en activité après le conflit, avant d’obtenir le grade d’adjudant en 1919. Élève à l’école d’officiers de Fréjus, dont il en sortira major de promotion en 1923, auréolé du grade de sous-lieutenant, il servira successivement en Syrie puis au Soudan français, devenu le Mali.

Promu lieutenant à titre indigène en 1926 puis à titre français en 1927, capitaine en 1933, Charles N’TCHORERE se portera volontaire pour servir au front, en 1939, à la déclaration de guerre. Commandant de la 5e compagnie du 2e bataillon du 53e régiment d’infanterie coloniale mixte sénégalais, il est engagé dans la Somme en juin 1940.

Le 5 et le 6 juin de la même année, son unité, postée à Airaines, repousse deux assauts ennemis. Le 7 juin, volontaire pour couvrir la retraite du bataillon, il résiste jusqu’à l’épuisement des dernières munitions, avant de se rendre, dans la soirée, avec une quinzaine de ses hommes encore valides. Les militaires allemands de l’Infanterie-Régiment Nr 25 prétendant séparer les prisonniers européens des africains, le capitaine N’TCHORERE s’y opposera farouchement en sa qualité d’officier français et en invoquant la convention de Genève. Mais il sera abattu d’une balle dans la nuque pour avoir tenu la dragée haute aux allemands en exigeant de recevoir le même traitement que les officiers blancs. Il aura donc sacrifié sa vie pour faire triompher ses principes, à savoir l’honneur, la bravoure et l’exemplarité.