Posté par eqconews, le 23 janvier 2022
Par CMM
L’année 2022 démarre visiblement sur des chapeaux de roue. Et pour cause ! Les élections présidentielles de 2023 se préparent maintenant. Les états-majors politiques rivalisent de stratégies pour mieux aborder ce grand rendez-vous décisif. Consultations, messes basses, rencontres, regroupements se mettent en place.
Tout le monde l’aura compris : un seul doigt ne lave pas la figure. C’est la raison pour laquelle plusieurs compatriotes ont décidé de ressusciter la « moribonde » PG41, pour confier son destin à un vétéran dont l’expérience et la longévité politiques ne sont plus à démontrer : Me Louis-Gaston Mayila. Certes, mais n’est-ce pas là, encore une fois, une énième coalition politique de l’opposition gabonaise qui mourra de sa belle mort une fois les futures échéances électorales terminées ? Egos surdimensionnés, appétits financiers gargantuesques, entourloupes diverses, font le lit du capharnaüm actuel. En quoi cette coalition serait-elle différente des précédentes ?
Le nouveau manitou de la confédération des partis de l’opposition explique : « Je n’étais pas présent lors de la création de la PG41 ancienne formule. Ce sont les initiateurs de cette plateforme qui sont venus me solliciter et après réflexion, j’ai accepté, ayant vu la nécessité, d’une part d’encadrer mes jeunes compatriotes, car je suis fort d’une expérience de près de quarante années en politique et, d’autre part, de poursuivre mon combat, celui de la réconciliation nationale. » Et Me Louis Gaston Mayila de rappeler l’expérience du Rwanda et de l’Afrique du Sud, deux pays africains ayant connu des drames profonds mais qui, à la faveur d’une réconciliation nationale sincère, ont réussi à renaître de leurs cendres en transcendant leurs divergences internes. « Notre pays va mal… Nul besoin de faire la politique de l’autruche. Seule l’union fera notre force. »
« En 2009, alors que j’étais chef de l’UPNR (l’Union Pour la Nouvelle République), j’ai décidé de soutenir le Président de l’Union du Peuple Gabonais (UPG) Pierre Mamboundou. De même, en 2016, je me suis rangé, comme d’autres leaders politiques de l’opposition, derrière M. Jean Ping. » Question : Pourquoi ? Réponse : « Pour l’unité et pour la paix. Je connais les problèmes auxquels sont confrontés mes compatriotes en ce moment. Je connais également les difficultés du gouvernement. L’exercice du pouvoir n’est pas une sinécure. Voilà pourquoi il faut communiquer. Ceux qui se parlent ne se tuent pas. Personne, tout seul, ne peut redresser notre pays. Pour atteindre cet objectif, il faut unir les forces de tous ses enfants, jeunes et vieux, de l’opposition comme de la majorité. »
Et Me Louis-Gaston Mayila de relever que « le pouvoir en place a des faiblesses et une opposition responsable doit servir de contre-pouvoir, de boussole, à l’Exécutif, pour le bien du peuple », car précise-t-il :« une cote mal taillée est supportable par tous ceux qui l’ont taillée » et « dans ce cas, la responsabilité est collective. » L’actuel président de la PG41 envisage de mettre cette année 2022 pré-électorale à profit pour continuer à appeler à la tempérance, au respect mutuel et à la cohésion entre les fils et les filles du Gabon, qualités susceptibles de conduire à une opportunité d’alternance disciplinée et démocratique.
Certes, de grandes écuries sont membres de la PG41, notamment l’UFC (Union des Forces du Changement) dont il est le président, l’UFA (Union des Forces pour l’Alternance) de David Mbadinga, la CDO (Coalition Démocratique de l’Opposition) de Guy Nzouba Ndama et l’ADA (Alliance pour la Renaissance) CNR, faisant de la coalition PG41 la plus grande force politique de l’opposition gabonaise du moment, même si le PDS de Me Séraphin Ndaot, le PSD de Pierre-Claver Maganga Moussavou, le PSU de Simon Adolphe Evouna et l’ARENA de Richard Moulomba ne sont pas à négliger.
De même, la stature de certains membres, comme l’Union Nationale de Mme Paulette Missambo, atteste de la position certaine de cette coalition dans l’environnement politique national.
Ainsi, si la question d’une candidature unique de l’opposition devait se poser demain, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) au pouvoir, devrait affronter cette fois encore un adversaire de taille comme ce fut le cas à la présidentielle de 2016 avec Jean Ping qui fut le candidat unique de l’opposition. Encore faudrait-il que cette opposition gabonaise rejette le narcissisme et se pare d’humilité en s’alignant derrière la personnalité, le parti ou la coalition capable d’atteindre les objectifs escomptés. C’est la condition sine qua non pour une alternance possible.
Mais n’est-ce pas utopique, sachant qu'elle est souvent engluée dans des problèmes de leadership et donc de sabordage de son propre camp pour crier par la suite au « hold-up électoral ? » Me Mayila, prudent, met en garde : « Nous avons juste besoin d’une aiguille et du fil. Car l’aiguille peut recoudre ce qui a été détruit. A ce titre, elle est supérieure à une bombe ou à un fusil. C’est mon ambition aujourd’hui. Toutefois, si l’appel de la PG41 n’était pas entendu, ce serait comme une non-assistance à un Gabon en danger. Et nous serions tous responsables et coupables, devant l’histoire, de cette mort homéopathique programmée de notre beau pays... »
Rien d’étonnant donc à ce que Me Mayila soit par ailleurs membre de la plateforme « Eveille-toi, Gabon d’abord ! », qui prône l’éveil des consciences et ambitionne de redonner aux Gabonais l’intérêt de cultiver l’amour du pays. Il y occupe la présidence du « Comité des sages », constitué de personnalités d’un certain âge qui, loin d'ambitionner une retraite anticipée, veulent mettre leur expertise au service de la relève générationnelle car, comme l’avait écrit un sage africain, feu Amadou Hampâté Bâ, « un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle… »
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26/01/2022 à 13:15
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