À 6 heures du matin, heure locale au Kenya, les bureaux de vote ont ouvert pour les élections générales. Plus de 22 millions d'électeurs ont été invités à voter six fois : pour les élus locaux (gouverneurs, sénateurs et même représentants), et pour leur futur président. Le bras de fer entre le vice-président sortant William Ruto et un vétéran de la vie politique kenyane, Raila Odinga, est attendu.

Près de Kibera et de Kilimani, le scrutin a commencé dans le calme et à l'heure mardi matin, malgré certains retards signalés dans les ouvertures à travers le pays. A l'école olympique du quartier de Kibera, l'un des berceaux de la contestation en 2017. Il en va de même pour l'école primaire de Kilimani, toujours à Nairobi. Le vote s'est déroulé dans le calme. Un électeur espère que les Kenyans sont démocratiquement mûrs. "Nous n'avons aucun moyen d'ajouter une crise électorale à une crise économique qui a déjà durement frappé le pays", a-t-il expliqué.

Il y a beaucoup de pression sur la Commission électorale du Kenya IEBC. En 2017, la Cour suprême a annulé le vote en condamnant des "irrégularités", d'autant plus qu'elle a adopté les résultats.  La commission électorale affirme avoir ajouté des garde-fous pour éviter un fiasco en 2017. Premièrement, le transfert des résultats se fera en parallèle via les deux canaux. Les photos des formulaires résultants seront envoyées par message sécurisé pour compilation, tandis que les copies papier originales doivent être envoyées au Centre de compilation pour comparaison.

La commission électorale a assuré que les formulaires contiendront des codes QR uniques. Plusieurs tests ont été effectués. La première fois en juin s'est soldée par un taux de réussite de seulement 46 %. Le deuxième en juillet était de 92%, mais avec un échantillon plus réduit : 580 sur plus de 46.000 bureaux... "pas assez", selon Mulle Musau de l'ELOG, le groupe de veille électorale, pour exclure toute possibilité d'échec.