Une vidéo devenue virale, montrant une jeune élève du lycée Immaculée conception prise à partie par sa camarade, remet au goût du jour la problématique de la violence en milieu scolaire au Gabon.

Par Alain Moundoumba

La descente du ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq, lundi 12 mai 2025, au lycée Immaculée conception, s’inscrit sur fond d’une vidéo d’une rare violence mettant en scène deux élèves de cet établissement. En effet, les images sont insoutenables d’autant qu’il s’agit d’un établissement dont la réputation d'exemplarité est établie depuis des lustres.

La vidéo montre une jeune fille qui serait en classe de 5ème être prise brutalement à partie par une autre, vraisemblablement plus âgée et plus forte, vue son gabarit de videuse de boîte de nuit. La scène, insoutenable, se passe au sein de l’établissement sous les encouragements complices d'un groupe d'élèves. Gifles, coups de poing et de pied, écrasement du corps comme dans match de catch, sont assainés à la victime, plus menue et physiquement désavantagée, le tout sous les youyous des autres élèves.

Les faits s’étant déroulés à l’intérieur de l’établissement, la responsabilité du staff du lycée Immaculée conception est établie. La non intervention des surveillants, absents à cette heure de la journée, laisse supposer des problèmes de discipline et de management, voire une démission du corps enseignant et administratif de l'établissement. L’enquête devra aussi déterminer si le déchainement de violence sur la jeune fille est naturel ou lié à la consommation de substances illicites, comme c'est désormais courant dans les établissements scolaires de Libreville singulièrement.

De plus, les parents de la victime auraient porté plainte, ne comprenant pas ce déchaînement de violence gratuite sur leur progéniture. Informée, la ministre de l’Education nationale, Camélia Ntoutoum Leclercq, est descendue, lundi 12 mai 2025, au lycée Immaculée conception pour adresser un message ferme aux élèves.

Après la cérémonie de montée du drapeau, elle a vivement condamné ces actes de violence qui sont contraires aux valeurs que promeut l’école républicaine. « Nous devons rejeter toute forme de violence. Elle n’a pas lieu ni dans nos établissements scolaires ni hors de nos établissements », a-t-elle martelé.

Sitôt l'incident connu, la membre du gouvernement avait recommandé, en attendant la mise en place d’un conseil de discipline, une mesure conservatoire d’exclusion temporaire de trois jours aux concernées. Au demeurant, la victime sera accompagnée psychologiquement pour éviter le décrochage scolaire.

Au moment ou nous entrons inexorablement dans la Ve République, une réflexion profonde sur la jeunesse et l’éducation doit être menée en profondeur avec les différents acteurs du système scolaire et du corps social.